Cet article traite de la définition de la psychologie profane et des corps de métiers associés à ce domaine d’étude.
Quand on parle de psychologie, on se retrouve très rapidement face à une multitude d’idées reçues et de fausses croyances de la part des personnes extérieures à ce champ d’étude.
La psychologie intrigue, fascine ou repousse, en tout cas, elle ne laisse pas indifférent. Pourtant, elle est très mal connue du grand public : entre les pseudo tests des magazines, les fausses statistiques imputées aux psychologues sur les réseaux sociaux, la vulgarisation trop poussée de certains concepts ou résultats statistiques qui deviennent de fausses vérités… Ce n’est pas évident de s’y retrouver, je le conçois.
Ce domaine d’étude est déjà mal compris et viennent s’ajouter à cela une multitude de métier en « psy » que la plupart des gens ne savent pas distinguer.
Alors dans ce premier article je vais me contenter d’essayer de vous expliquer rapidement ce qu’est la psychologie et de vous présenter les différents corps de métiers qui s’associent à cette discipline.
Qu’est-ce que la psychologie ?
On va d’emblée fermer la porte à l’une des plus grosses fausses croyances répandues sur la psychologie : dans l’esprit de beaucoup de personnes, « la psychologie, c’est la psychanalyse », c’est-à-dire qu’elles identifient et réduisent la psychologie à Freud, son divan, son complexe d’œdipe, son triptyque « ça, moi, surmoi », son interprétation des rêves, son concept de la libido qui dirige l’homme et compagnie.
Non, non, non et non.
La thérapie freudienne (spoiler : non compatible avec l’Islam, on en reparlera lors d’un prochain article insha Allah) c’est de la psychanalyse et la psychanalyse est un courant qui existe bel et bien en psychologie, soit, mais qui :
1) n’est qu’un courant parmi bien d’autres d’une branche de la psychologie qu’on appelle la psychologie clinique, autant vous dire que c’est une goutte d’eau dans le monde de la psychologie
2) c’est un ensemble de concepts globalement abandonné au niveau mondial sauf en France et en Argentine, et qui est au cœur de polémiques diverses et notamment d’accusations de type sectaire.
Bref, revenons-en à nos moutons : la psychologie ce n’est pas la psychanalyse, ok, alors qu’est-ce que c’est ?
A l’origine, le terme « psychologie » vient de la combinaison de deux mots grecs : « psykhê » qui signifie « l’âme » et « logos » qui signifie « discours ». Cette discipline est née du mélange de la médecine et de la philosophe (je parle là de la psychologie profane et non pas de l’étude de l’âme faite par les savants musulmans comme Ibn Al Qayyim).
Pour faire simple, je dirai qu’il s’agit du champ d’étude qui cherche à fournir de la connaissance et à comprendre l’être humain, à travers différents abords qui sont en fait différentes branches de la psychologie (voilà pourquoi je dis souvent qu’il est plus juste de parler de psychologies au pluriel plutôt que de la psychologie). Pour que ce soit plus concret pour vous, je vais vous présenter cinq branches de la psychologie (on est bien d’accord que ce ne sont pas les seules existantes).
1) La psychologie expérimentale.
Elle vise à expliquer les phénomènes étudiés à travers une relation de causalité. Le chercheur émet un hypothèse qu’il veut tester et va, pour cela, mettre en place un expérience dans laquelle il va faire varier une ou plusieurs variables qui peuvent être les causes d’un comportement et va mesurer l’effet de ces causes sur ce comportement donné. Enfin, il va analyser les données statistiques qu’il aura obtenu et interpréter les résultats afin d’infirmer ou non son hypothèse de départ.
2) La psychologie clinique
C’est la branche de la psychologie qui permet d’étudier l’individu dans son entièreté (en prenant en considération sa situation biologique, sociale, psychologique, etc), dans sa singularité (sa personnalité, ses croyances, etc), dans son contexte et dans son évolution. Pour cela, on utilise une méthodologie clinique basée sur l’observation, les entretiens et les tests. Cette branche de la psychologie est composée de différentes spécialisations là encore, qu’il s’agisse de sous-domaines de cette branche (neuropsychologie, psychologie de la santé,…) ou d’approches théoriques (cognitivo-comportementales, psychanalytiques, humanistes, …).
3) La psychologie cognitive.
Elle s’intéresse à l’ensemble des activités qui contribuent à l’acquisition, au maintien et à l’utilisation des connaissances liées à nos fonctions supérieures comme : la mémoire, le langage, la perception, la catégorisation, le raisonnement, l’attention, les émotions,… Elle se base principalement sur la méthode expérimentale.
4) La psychologie sociale.
Cette branche de la psychologie étudie les processus mentaux qui sont en jeu dans nos comportements lors des interactions, perceptions et influences entre les individus. Plus précisément, la psychologie sociale vise à « comprendre et expliquer la façon dont les pensées, les sentiments et les comportements des individus sont influencés par la présence réelle, imagée ou implicite d’autrui » (Allport, 1968).
5) La psychologie du développement.
Au cours de notre vie, nous développons et perdons des compétences, comportements, performances et processus mentaux, et ce, jusqu’à notre mort. La psychologie du développement cherche à comprendre comment et pourquoi se fait le passage d’une étape à l’autre tout au long de notre vie.
Vous l’avez compris, lorsqu’on parle de psychologie, de façon générale, on fait référence aux processus mentaux et aux comportements qui résultent de ceux-ci. De ce fait, il existe différents domaines d’études, différentes branches qui comportent elles-mêmes différentes spécialisations. Ça peut sembler complexe mais l’être humain n’est-il pas un sujet complexe ? Il ne peut pas être abordé sous l’angle d’un seul prisme.
Maintenant que l’on se comprend lorsque l’on parle de psychologie profane, il serait peut-être temps d’éclaircir un peu ta lanterne concernant tous les métiers qui gravitent autour de la psychologie ? Parce que c’est constamment confondu et c’est assez embêtant en fait car selon ton besoin tu n’iras pas nécessairement toquer à la même porte. Et puisqu’on est entre femmes, je met tout au féminin.
Qui sont les “psy” ?
La psychologue.
C’est une personne qui a une licence et un master en psychologie + 500 heures de stage pratique au minimum. La licence est générale, on y découvre les différentes branches de la psychologie, les différentes théories, l‘expérimentation,… C’est plutôt en master que l’on va réellement se spécialiser, soit dans une branche, soit dans un type de trouble, soit dans un type de population donnée auprès de qui intervenir. Le titre de psychologue est reconnu par la loi et protégé, il ne peut pas être utilisé par une personne qui n’a pas obtenu ce titre. La psychologue a un numéro ADELI justifiant son titre.
La psychiatre.
C’est un médecin, elle a donc un doctorat durant lequel elle a effectué ses 6 premières années générales puis s’est spécialisée pendant 4 ans en psychiatrie. La psychiatre étant médecin avant tout, elle peut prescrire des médicaments et internements, ce qui n’est pas le cas de la psychologue. La psychiatre peut aussi être psychothérapeute si elle choisit de suivre des formations à ce sujet, ce n’est pas une obligation pour elle. Donc soit elle se contentera de prescrire les médicaments nécessaires et il faudra coupler cela à une thérapie auprès d’une autre professionnelle, soit elle est également psychothérapeute et pourra allier prescription médicamenteuse et thérapie.
La psychothérapeute.
A la base, elle pouvait être diplômé ou non mais depuis quelques années, c’est devenu un titre protégé réservé aux psychologues et médecins formés et pratiquant une forme de psychothérapie comme par exemple les thérapies cognitivo-comportementales. Ce titre n’est donc utilisable que par les médecins et psychologues mais aussi les anciens psychothérapeutes d’avant cette réforme (diplômés ou non donc).
La psychopraticienne / la thérapeute / la consultante en psychologie / la psychopédagogue / la coach.
Et là, c’est la cherkchouka. Ces titres ne sont pas protégés par la loi, ce qui signifie que n’importe qui peut s’autoproclamer professionnel avec ces appellations. Là ça va vraiment dépendre de l’éthique de la personne : a-t-elle des qualifications et compétences pour exercer ? A vous de vous renseigner sur son parcours. A titre personnel, j’utilise l’appellation de « consultante en psychologie » puisque j’ai arrêté mes études 3 mois avant la fin de mon Master 2 de psychologie, je n’ai pas le droit d’utiliser le titre de psychologue. Mais sur les réseaux il y a de personnes qui utilisent ce genre d’appellations sans n’avoir jamais étudié la psychologie, à vous d’être vigilantes à ce sujet.
La psychanalyste.
C’est une personne qui a elle-même suivi une psychanalyse pendant une certaine durée et qui pratique une forme psychanalyse. Il n’existe pas de titre de psychanalyste, ce n’est pas une profession reconnue par l’État. Ce n’est pas quelqu’un qui est diplômé en psychologie, bien qu’il existe des masters d’orientation psychanalytique.
Voilà, j’espère avoir éclairé ta lanterne sur ce mystérieux sujet de la psychologie et des métiers « psy » ! Dans un prochain article, je te donnerai quelques conseils pour choisir ta thérapeute insha Allah.
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